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Exposition

Spolier plus pour polluer plus

Exposition d’Olivier Garraud

Du 5 novembre 2022 au 17 décembre 2022

Olivier Garraud, L’Office du dessin, numéro 231, acrylique, papier quadrillé, 29,7 x 42 cm, 2022
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV
Vue de l’exposition Spolier plus pour polluer plus d’Oliver Garraud ©Galerie RDV

Du 5 novembre au 17 décembre 2022, RDV présente : Spolier plus pour polluer plus, une exposition de l’artiste plasticien Olivier Garraud, lauréat du Prix des Arts Visuels de la Ville de Nantes en 2013.

L’OFFICE DU DESSIN
Que cache ce titre délicatement guindé et bureaucratique, L’Office du dessin ? Ce projet d’envergure, qui poursuit sa croissance depuis 2016, révèle une entreprise aux ambitions paradoxales. Dans la forme, Olivier Garraud défend une esthétique modeste, « qui n’aurait l’air de rien » : son support, la feuille quadrillée, renvoie aux dessins des cahiers d’école, de ceux qui comblent l’ennui et autorisent de petites et grandes échappées. L’artiste utilise toujours les mêmes outils, des règles, des feutres, parfois des Rotring, et il se restreint strictement au noir et au blanc. Haut et fort, son expression graphique manifeste la pertinence de se dispenser de talent, d’arrêter de vouloir bien dessiner : une manière d’affirmer une autre voie, primitive et plus transversale, où le dessin s’échappe de l’art pour rejoindre l’économie du fanzine, l’efficience des strips synthétiques des comics ou l’ascétisme du schéma technique. De facto, le dessin d’Olivier Garraud ne pavane pas, il va à l’essentiel, en empruntant des chemins de non virtuosité, des représentations parfois maladroites, des perspectives qui n’en sont pas vraiment. Armé de cet outil fragile, l’artiste façonne son atlas personnel, qui comptabilise aujourd’hui 150 dessins numérotés et assumés en tant qu’Office du dessin. Les enjeux de ce corpus continuellement augmenté sont encyclopédiques et philosophiques : en effet, l’Office du dessin aspire à ressaisir ce vaste lieu commun, au sens propre comme au sens figuré, qu’est le monde. Sur un mode allusif et éclaté, sans avoir l’air d’y toucher, Olivier Garraud aborde les grands enjeux idéologiques du XXᵉ siècle et sonde la psyché humaine, le tout avec une sorte de distance mélancolique et d’humour à froid.

MOTS ET MOTIFS
Le langage joue un rôle central dans l’Office du dessin : Olivier Garraud porte une attention particulière aux mots et à leurs possibles instrumentalisations. Il cite la critique des médias avancée par le linguiste et militant américain Noam Chomsky¹, et ses dessins posent souvent la question des effets des médias dans nos « démocraties de marché », intégrant des messages synthétiques, ou des légendes en forme de slogans. Tout y passe : le déterminisme social, le football, le culte de la personnalité, le consumérisme, les conspirations, Dieu… Dans l’esprit, l’Office du dessin pourrait rappeler Raymond Pettibon, pour ses dessins à l’encre noire, faussement maladroits, généralement assortis de commentaires engagés, énigmatiques et parfois violents. Chez l’artiste américain, on perçoit aussi des réminiscences grimaçantes de la bande dessinée américaine des années 1940-1950, et le désir constant de prendre pour sujet d’étude l’imaginaire collectif. S’il partage ce dernier point, Olivier Garraud choisit une tout autre esthétique graphique qui prend sa source dans le retrogaming, les écrans « Press Start », les bornes d’arcade et la Megadrive – un univers pixelisé qui répercuterait le lointain écho de la grille moderniste. Côté iconographie, certains motifs apparaissent de façon récurrente : le supermarché, la barrière, l’automobile, le salon générique des sitcoms télévisuelles… autant d’environnements qui racontent nos sociétés fragmentées et leur désenchantement palpable.

NOYAU NOIR, PÉRIPHÉRIE BLANCHE
Au fil de ses différents accrochages, l’Office du dessin s’adapte au lieu : Olivier Garraud prend en compte des considérations esthétiques et sémantiques, et fonctionne à l’intuition. Le regard circule librement au sein de cette polyphonie dessinée, ce grand bourdonnement où la symbiose du texte et de l’image traduit la simultanéité de plusieurs niveaux de perception. Écosystème complexe, traversé d’aphorismes et de saillies graphiques, l’Office du dessin connote nos questionnements existentiels et nos croyances, cartographiant l’esprit du temps, entre empathie et causticité.

Eva Prouteau, extrait de Quadrillé le sens de la vie, 2018

1 : Notamment, La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, avec Edward Herman, Agone, 2008.

A propos d’Olivier Garraud
Olivier Garraud est né en 1983. Il vit et travaille actuellement entre Saint-Nazaire, Nantes et Paris. Il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Nantes en 2010. Il est représenté par la galerie Modulab à Metz.
Olivier Garraud a récemment montré son travail l’occasion de l’exposition La convergence des formes à la Galerie Laizé (Bazouges-la-Pérouse) et Signaux noirs à Galerie Modulab (Metz) en 2021. En 2021, il participe également à l’exposition collective Desperanto organisée par Zebra3 à Bordeaux. En 2020, il réalise une résidence à la Cité internationale des Arts de Paris. En 2019, il propose l’exposition L’office du dédain dans le cadre d’une résidence à L’aparté (Iffendic) et La vie mode d’emploi en collaboration avec le Frac Pays de la Loire à Nozay.
Il reçoit le Prix des Arts visuels de la ville de Nantes en 2013.
Ces œuvres sont présentes dans des artothèques, notamment celles de Strasbourg, Angers et Nantes.

A propos du Prix des Arts visuels de la Ville de Nantes
Le dispositif du Prix des Arts Visuels de la Ville de Nantes distingue chaque année des artistes de la métropole Nantaise, en leur offrant de la visibilité et des aides sous forme de bourse et d’expositions. L’accompagnement de la scène artistique nantaise, de l’émergence de nouveaux talents à la consolidation de parcours d’artistes est un axe fort de la politique de soutien aux arts visuels de la Ville de Nantes. Ce prix existe depuis 2002. 77 artistes en ont bénéficié. En 2022, le Prix des Arts Visuels célèbre ses 20 ans. En cette occasion, le public est invité à découvrir l’ensemble des artistes récompensé·e·s à travers des expositions, des rendez-vous et des oeuvres pérennes visibles à tout moment dans la ville.
Site Internet du Prix des Arts visuels
Programme des 20 ans du Prix