Olivier Garraud
2 expositions
16 Allée du Commandant Charcot
44000 Nantes
Du mercredi au samedi
De 14h à 19h et sur rendez-vous
2 expositions
Olivier Garraud est né en 1983. Il vit et travaille actuellement entre Saint-Nazaire, Nantes et Paris. Il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Nantes en 2010. Il est représenté par la galerie Modulab à Metz.
Olivier Garraud a récemment montré son travail l’occasion de l’exposition La convergence des formes à la Galerie Laizé (Bazouges-la-Pérouse) et Signaux noirs à Galerie Modulab (Metz) en 2021. En 2021, il participe également à l’exposition collective Desperanto organisée par Zebra3 à Bordeaux. En 2020, il réalise une résidence à la Cité internationale des Arts de Paris. En 2019, il propose l’exposition L’office du dédain dans le cadre d’une résidence à L’aparté (Iffendic) et La vie mode d’emploi en collaboration avec le Frac Pays de la Loire à Nozay.
Il reçoit le Prix des Arts visuels de la ville de Nantes en 2013.
Ces œuvres sont présentes dans des artothèques, notamment celles de Strasbourg, Angers et Nantes.
Sa pratique se veut minimaliste dans le médium et la facture. Utilisant systématiquement le noir et blanc, cet artiste privilégie le dessin sous forme animée ou figée. Son support de prédilection est la feuille quadrillée, similaire aux fiches bristol utilisées par les écolier.ère.s. Synonyme de cadre voire de contrainte, la feuille devient pourtant le point de départ d’une liberté créative qui ouvre la voie à son imaginaire. L’usage du dessin, allié aux mots, permet une réflexion sur les absurdités et les contradictions actuelles de la société. L’artiste joue ainsi avec les sens et les contresens possibles dans un espace où les opinions peuvent se confronter. Ils sont convoqués par la voie de l’humour. Ces dérisions permettent d’aborder des sujets controversés tels que la répression policière, la défiance politique ou encore le capitalisme.
Dans ses expositions, les phrases chocs côtoient dessins et sculptures illustrant un monde en noir et blanc qui met en exergue l’absurdité de la société et ses incohérences. A travers des scénographies immersives, l’artiste pousse les visiteurs à se questionner sur leurs propres contradictions. Il les invite à prendre part aussi aux sujets qu’il soulève comme notamment l’écologie, l’éthique et la politique. Derrière un esprit provocateur cher à nos caricaturistes, la liberté d’expression d’Olivier Garraud montre à quel point le monde actuel, binaire et manichéen, noir ou blanc, comme la gamme chromatique qu’il utilise, laisse peu de place aux débats philosophiques et constructifs.
« Pour moi le dessin a toujours été un langage à part entière. L’écriture est arrivée pour le compléter, avec les schémas dont j’ai parlé à l’instant. L’échelle, par exemple, qui est le premier dessin de la série L’Office du dessin, comporte trois bulles distinctes et est associée à un barreau et donc à une forme de hiérarchie. De haut en bas on pouvait lire les inscriptions suivantes : « C’est bien légitime », « Je ne peux pas me plaindre » et « C’est la faute de la société ». C’est un dessin ambivalent, qui pourrait mettre d’accord des individus qui ont pourtant des cultures politiques diamétralement opposées, mais ce n’est pas la question.
Pour répondre simplement, le langage écrit et dessiné s’articule de façon complémentaire dans des proportions différentes. Selon les cas c’est plus facile avec des mots ou parfois avec un dessin ou une combinaison des deux. Pour moi le langage, qu’il soit dessiné ou écrit, opère comme une sorte de sésame. Il faut le modeler, lui donner les contours les plus à même de toucher aux réels, des affects, de la culture et de l’actualité, selon où on veut aller. »
Extrait d’Entretien de confinement avec Olivier Garraud par Doriane Spiteri et Benoit Razafindramonta, Point Contemporain, 2020.