Wild cats Florida
Exposition de Pauline Gompertz et Chantal Raguet
Du 22 juin 2019 au 27 juin 2019
16 Allée du Commandant Charcot
44000 Nantes
Du mercredi au samedi
De 14h à 19h et sur rendez-vous
Exposition de Pauline Gompertz et Chantal Raguet
Du 22 juin 2019 au 27 juin 2019
La galerie RDV poursuit son concept d’exposition intergénérationnelle en laissant une carte blanche à un jeune plasticien qui invite à son tour l’artiste ainé de son choix pour une exposition en duo.
L’exposition Wild cats Florida a été conçue par Pauline Gompertz et Chantal Raguet, toutes deux artistes, femmes et engagées. L’une est sortie des Beaux-Arts de Nantes en 2016 et l’autre des Beaux-Arts de Bordeaux en 2001. Si la plus jeune utilise souvent son propre corps, la plus âgée quant à elle passe par le biais de la figure du fauve, autre bête sauvage. Dans cette présentation à la Galerie RDV, elles ont chacune accepté de revoir, au contact de l’autre, les signifiants et composants de leurs œuvres, au profit d’un dialogue surprenant, quitte à s’éloigner parfois de leurs premières intentions…
Pauline a invité Chantal et leurs productions plastiques même si assez éloignées formellement se sont spontanément accordées par leur rapport à l’histoire de l’art comme au populaire et par un certain recours à l’humour pour finalement aborder frontalement des questions sociales ou identitaires communes. Ancrées dans leur époque, elles mettent chacune en lumière leurs prélèvements et analyses des usages et pratiques contemporaines.
Chantal Raguet adepte et fondatrice du Nouveau Fauvisme Français (NFF) apporte certaines pièces de ce pseudo mouvement, sélectionnées pour leur aptitude à résonner avec celles de Pauline Gompertz. C’est ainsi qu’une peau de lionne Sophie, réalisée en vêtements uniquement couleur des sables fait de l’œil à la vidéo Gold Fann dont l’action se déroule précisément sur une plage de Dakar.
D’autres œuvres rivalisent directement avec la localisation même de la galerie, comme cet ensemble de trois drapeaux dont l’un aux leds lumineux défilants, portant en livrée tour à tour une devanture hispanique du Bagdad Adult Entertainment club, le portrait sans visage du célèbre PDG de magazine de presse masculine et Play, un jeu de cartes floridien où trois pin-up posent en dessous aux imprimés de félins sauvages. Chaque drapeau de Chantal, montré ici pour la première fois, répond à sa façon, à la maxime latine Si non oscillas, nili tintinare affectionnée par Pauline et inscrite à l’origine au-dessus de la porte d’entrée du Manoir Playboy à Chicago.
Ailleurs, Artémis chasseresse contemple la peau de la tigresse Sandra. Aphrodite, issue également de la série Teasing goddess, porte fièrement ce fuseau en or qui n’est pas sans rappeler la tenue de scène du plus célèbre des dompteurs de fauves de chez Barnum avec sa coiffure platine. Au-dessus encore, le petit kit nécessaire pour se faire des griffes de beauté.
Le tracteur de Big Poppa lorgne sur les potentiels enjoliveurs que figurent les roues en crochet. Le véhicule a pourtant sa carrosserie déjà camouflée mais comme rugirait chaque fauve : Mon pelage dans la disposition de ses motifs, telle une empreinte digitale, est unique au monde ! Le principe du camouflage c’est d’abord moi qui l’ait expérimenté sur ma peau !
Aussi, dans les années 80, l’imprimé camo devient le motif le plus en vogue dans la culture rap et skate. On trouvait les vêtements les plus résistants et les plus abordables dans les magasins de surplus militaire post Vietnam.
Pauline aura fait quitter la piste et les arènes martiales comme circassiennes à Chantal pour l’entraîner vers d’autres ruines.