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Exposition

PAGE BLANCHE & CHAMBRE NOIRE

Exposition de Frédéric Malette et Sara Imloul

Du 13 janvier 2017 au 11 février 2017

Page blanche & chambre noire - Frédéric Malette & Sara Imloul ©Frédéric Malette & Sara Imloul
Page blanche & chambre noire - Frédéric Malette & Sara Imloul ©Galerie RDV
Page blanche & chambre noire - Frédéric Malette & Sara Imloul ©Galerie RDV
Page blanche & chambre noire - Frédéric Malette & Sara Imloul ©Galerie RDV
Page blanche & chambre noire - Frédéric Malette & Sara Imloul ©Galerie RDV
Page blanche & chambre noire - Frédéric Malette & Sara Imloul ©Galerie RDV

La galerie RDV s’associe à la galerie Confluence, spécialisée dans l’exposition de photographies contemporaines, pour présenter une exposition en nuance de noir et blanc.

Pour cette collaboration, la galerie RDV invite Frédéric Malette à exposer dans l’espace de la galerie Confluence, située au 45 rue de Richebourg. Parallèlement, la galerie Confluence présente le travail photographique de Sara Imloul dans les murs de la galerie RDV.

« Page blanche & chambre noire : ce titre rassemble les dessins de Frédéric Malette et les photographies de Sara Imloul, jeunes artistes qui œuvrent tous deux en noir et blanc, choix esthétique qui leur permet d’explorer l’antagonisme et la complémentarité de l’ombre et de la lumière, la densité des formes et des signes, la mise à distance d’un réalisme de la représentation. » Bruno Nourry

Influencé par une enfance partiellement passée en Afrique noire, Frédéric Malette fait intervenir une réflexion brutale sur notre humanité, nos origines et nos pensées au gré de ses dessins, cherchant à activer une mémoire collective, au-delà de la stigmatisation.

L’artiste joue sur la distorsion des corps et la superposition des images, réinventant par exemple les icones antiques. A travers ses portraits, Frédéric Malette souligne ainsi la complexité de la nature humaine, entre ses méandres et ses éclats. L’usage unique du crayon noir souligne cette dualité entre ombre et lumière.

« Dans un langage parfois pré-existant ou dans une esthétique intrinsèque à celle du dessin, j’insuffle sur le papier une projection de la crise d’identité que traverse notre société. Une liberté qui pose l’ambiguïté et une dichotomie essentielle, qui est celle de cacher et de révéler. Et dans une touche véritablement sombre, je mets en lumière le sublime de la condition humaine, sa fragilité, ses contradictions, ses paradoxes, ses aspects les plus créatifs à ceux les plus destructeurs. Dans une manière assez précise de regarder notre monde, je saisis des images frappantes, des paysages, l’état de notre monde. Un rapport de la réalité dans sa relation à l’histoire donne un engagement autant politique que poétique de l’humanisme face à la folie contagieuse d’une société rationaliste. En interrogeant ainsi notre présence, j’esquisse avec le dessin les contours de la relation avec autrui qui est constitutive de l’Homme qui fait tant peur à notre politique. » Fréderic Malette, novembre 2016

« Chez Frédéric Malette l’atelier de dessin est le lieu d’une concentration de souvenirs, d’images, d’histoires qui s’inscrivent aussi dans le paysage le plus souvent désastreux de l’Histoire contemporaine : ruine civilisationnelle issue de la colonisation, éclatement des territoires et tourments des migrations, violence de l’autorité et déshumanisation généralisée.
Les moyens du dessin (tracé et effacement, précision et fragilité des formes, jeu sur l’apparition et la disparition des images, des visages) sont ici convoqués pour raconter le rapport d’un corps à l’Histoire et aux histoires qui le traversent. Artaud ou Bacon mais aussi Dante ou Pasolini sont les compagnons de route de l’artiste sur ce chemin où le dessin se confronte aux représentations du pouvoir, qu’il malmène pour leur extirper l’image d’une humanité à la fois défigurée et transfigurée. » Bruno Nourry

« Un lieu, une histoire, un huis clos. Une constellation familiale surréaliste.
J’ai eu envie de travailler dans ma maison de famille, en Lorraine. Installer ma chambre noire et les photographier, eux, moi, à ma manière. Comme je les pense, comme ils m’inspirent. Un travail intime sur une période d’un an. Comme une expérience entre deux mondes, une introspection à travers l’œil photographique.
Faire des images où mon grand-père, ma mère, ma tante, ma cousine et moi–même serions mis en scène à travers des compositions symboliques. Placer des éléments dans ces “tableaux”, dessins, collages, comme des symboles. Les lettres d’un alphabet à déchiffrer. Les séquences d’un cinéma personnel en noir et blanc. Jeux de rôles, jeux de matières, pour troubler la perception des corps, des espaces et surtout, troubler la frontière entre projection et réalité.
Qui est derrière ce masque ? Qui joue le rôle de qui ? La maison est devenue l’écrin, la boite crânienne où se formaient les cadavres exquis de mon imaginaire. » Sara Imloul, 2014

« Finalement, pas plus que cette vaste demeure n’est identifiable, les différents personnages que l’on y rencontre ne peuvent être reconnus ou identifiés, car à chaque fois leurs visages sont en quelque sorte refusés, masqués, soit par des artifices propres à la mise en scène avant les prises de vue, soit après-coup lors du travail de dessin ou de collage que l’artiste effectue sur les négatifs de ses images. Comme s’il s’agissait en fait pour Sara Imloul, non pas de tenter de les représenter le plus objectivement possible, mais de leur faire jouer des rôles fictifs dans ce théâtre intime composé d’ombres et de lumières, de rêves et de souvenirs, de fantasmes et d’introspections que devient Le Château à travers l’objectif de son appareil photographique. Comme s’il s’agissait aussi de complexifier, voire de troubler, la perception de son espace comme celle des corps qui y sont exposés.
Toutefois, bien qu’ainsi profondément marquées par le « fantastique » et le « mystérieux », ces images ne procèdent pas, loin s’en faut, d’une fuite hors du monde ou de sa réalité effective. Elles nous invitent au contraire à toucher et à nous confronter à son entièreté ou son intégrité. Tel est d’ailleurs sans doute le défi majeur de ce travail que de nous convier sur la ligne de front, sur la zone de contact, où le réel et sa part d’ombre, étrange, fantastique ou mystérieuse, ne s’excluent plus mais se recoupent et s’entre-pénètrent sans cesse en un point d’indistinction, porté ici à son incandescence. » Michel Gaillot, extrait Das Schloss, Éditions Filigranes, 2015