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Exposition

Flash #2 - MAKE CORN BLUE AGAIN

Exposition de Céleste Richard Zimmermann

Du 13 septembre 2019 au 14 septembre 2019

MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Romain Gauvrit
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin
MAKE CORN BLUE AGAIN - Céleste Richard-Zimmermann ©Gregg Bréhin

Durant trois week-ends de septembre 2019, la Galerie RDV expérimente un autre format d’expositions éphémères en donnant la possibilité à un artiste nantais de présenter une pièce inédite.

Pour L’EXPOSITION FLASH #2, RDV présente : MAKE CORN BLUE AGAIN, une œuvre de Céleste Richard-Zimmermann.

La culture populaire, la culture du quotidien et la culture des images occupe une place centrale dans le travail de Céleste Richard Zimmermann. Elle la questionne en s’appropriant ses figures, codes, mythes et croyances au travers de la sculpture, la peinture ou encore de l’installation. Certaines de ses réalités esthétiques l’intéressent tout particulièrement comme le grotesque et l’excès. Ce sujet met en exergue une humanité perpétuellement actrice dans des rapports de force et de contradiction. De ces formes émergent des images renversées, métamorphosées où rapidement anthropomorphisme et animalité apparaissent. Ses propositions jouent avec la notion d’entrevision, dans un entre-deux d’images latentes où règne la confusion ; tiraillée entre tragique et comique. Un espace ambivalent où la frontière entre l’acceptable et l’intolérable semble brouillée, dissimulée sous un rire léger et grinçant.

MAKE CORN BLUE AGAIN
Dans une pièce, huit auges crépitent, claquent et crachent en un spasme le maïs bleu, éclaté. Le brouhaha métallique de ces nourrisseurs transposent le spectateur dans une basse-cour, lieu d’origine de ces objets d’inox et de lumière. Le pop-corn, c’est la mutation du grain de maïs qui apparait lorsque le seuil de 120 degrés est dépassé. La pression sur l’état de nature du grain est tellement insoutenable, que le résultat de ce produit en tension ne peut aboutir qu’à son sonore éclatement : « POP ». C’est le son ultime d’une conséquence irréversible : le maïs bleu s’est métamorphosé en pop-corn d’Hollywood. Blanc, poli, lisse, égal.
Le maïs, première céréale mondiale, est à la fois un aliment d’élevage, la star de l’industrie agroalimentaire et originellement un trésor colonial : « le nouveau blé ». En revanche, dans certaines communautés amérindiennes, la variété du maïs bleu possède des dimensions spirituelles et mystiques très fortes.
Riche de symboles, au centre de nombreux cultes des Natives Americans, on prête au maïs bleu des qualités sacrées. Pourtant l’objet du maïs éclaté ne peut se dissocier du champ visuel du spectacle et d’Hollywood. En effet à l’aube des années 30, ce dernier s’est démocratisé et s’ancre dans les salles de cinéma où il a pu jouer un rôle salvateur pendant la grande dépression. Le maïs devient alors un aliment emblématique de la culture américaine et de la société de consommation.

MAKE CORN BLUE AGAIN cristallise le concept que tout objet, toute image issus d’une culture sont sujets à être transfigurés, réinterprétés par une autre. En résonance avec le maïs bleu indien, qui ici est ingurgité par un objet industriel puis recraché totalement «américanisé» ; on observe le même phénomène avec la représentation de l’indien.
Comme tout stéréotype, l’image archétypale de l’indien véhiculée par le genre du western ou l’univers publicitaire, prend ses racines dans la réalité.
Cependant la réappropriation de cette réalité produit une nouvelle image déformée et fantasmée. Une inversion des rôles sociaux et historique s’opère, comme si ce nouveau récit permettait de mieux supporter le monde réel.
Tout en picorant le maïs bleu devenu pop-corn blanc, le regardeur fait face à ce phénomène du détournement des images. Il consomme, son oeil accroché par les publicités qui présagent le début d’un film qui ne commence jamais. L’indianité est devenue folklore tandis que le spectateur est assimilé à la figure de la bête d’élevage, passif et impuissant face à ce constat.