Abscreen (Standard & Pauvre)
Exposition de Philippe Hurteau
Du 9 juin 2012 au 21 juillet 2012
16 Allée du Commandant Charcot
44000 Nantes
Du mercredi au samedi
De 14h à 19h et sur rendez-vous
Exposition de Philippe Hurteau
Du 9 juin 2012 au 21 juillet 2012
A l’occasion de l’exposition à la Galerie RDV, Philippe Hurteau présente une installation picturale de tableaux issus de la série Abscreen. Sous le concept d’« écran abstrait » (abstract screen), les tableaux de cette série initiée en 1997 s’inspirent directement des écrans numériques et des flèches de défilement des fenêtres vidéo.
Mais ces écrans ne montrent que des passages de lumière. En y mêlant la notion d’abstraction, ils contrarient radicalement la fonction des écrans (donner des informations, montrer des images). Ces tableaux ne sont pas des imitations d’écrans, mais bien des peintures qui reprennent certaines caractéristiques des écrans (proportions 16/9, structures formelles propres au numérique…).
Des citations explicites de la peinture abstraite du XXe siècle inscrivent ces tableaux dans une perspective post-moderne. La fenêtre vidéo, avec sa flèche play, est à la fois une image et une “abstraction” contenant une infinité d’images possibles, entre image fixe (culture picturale), et image mobile (caractéristique de la civilisation technologique).
A la manière des organigrammes, ces tableaux sont mis en réseaux visuellement. Ils forment alors un polyptyque en rhizome qui évoque le réseau Internet. Le réseau prend ainsi une dimension « in situ » dans l’espace de la galerie, mais aussi « ex situ » dans le cadre de chaque tableau. Les tableaux communiquent entre eux et montrent la possibilité d’un lien entre des lieux et des points de vue hétérogènes et des regards fragmentaires.
Cette fragmentation du point de vue est illustrée dans la salle de projection. Partie d’un projet plus vaste intitulé E-scape, la vidéo montre un nombre indéterminé de gens devant leur écran, spectateurs eux même regardés, acteurs indéfinis d’un rapport nouveau à l’espace et au temps.
Mais il s’agit finalement de peinture. Pour Philippe Hurteau, elle n’est pas la contemplation nostalgique de l’âme du peintre, mais l’exercice d’un regard politique sur le présent. Les courbes de la bourse caviardées par la peinture renvoient aux mécanismes implacables de l’actualité : standard et pauvre.