Exposition de Laurent Suchy et Olivier Sévère
Exposition d’Olivier Sévère et Laurent Suchy
Du 7 juin 2008 au 26 juillet 2008
16 Allée du Commandant Charcot
44000 Nantes
Du mercredi au samedi
De 14h à 19h et sur rendez-vous
Exposition d’Olivier Sévère et Laurent Suchy
Du 7 juin 2008 au 26 juillet 2008
Olivier Sévère
A la frontière entre art et design, les objets-sculptures d’Olivier Sévère bousculent notre rapport au réel. Cet artiste cultive un art du décalage et de l’ironie, transformant le léger en lourd, le fragile en solide et vice-versa.
« De l’extérieur vers l’intérieur
Des objets d’extérieur (palettes, protections en polystyrène, mobilier urbain…) sont extraits de leur environnement courant, le trottoir, pour être réintroduits dans un milieu inhabituel, l’espace d’exposition. Il ne s’agit pas pour autant de « ready-made », car si de rebus ces objets acquièrent le statut d’œuvre en intégrant l’espace d’exposition, chacun d’entre eux a été repensé non seulement dans son statut et son espace de visibilité, mais aussi dans sa forme et sa nature. Les modifications opérées (transformation de matériaux, instrumentalisation de l’objet et de son image) mettent en évidence des thématiques autant éloignées que limitrophes. Ainsi, le souple cohabite avec le dur, le solide avec le fragile, préserver devient détériorer, le trottoir se mue en salle d’exposition et le rebus en œuvre. Sous la sculpture, des produits de consommation standard sont identifiables. L’artiste les a détournés avec ironie. Des brassards en bronze, un jeu de bowling en verre, une batte de base-ball en verre et une balle en aluminium, des pare battage en céramique apparaissent : même taille, même forme, tout y est si ce n’est le matériau utilisé absolument hors norme. »
Carine Pouvreau
Laurent Suchy
Laurent Suchy réalise un travail plastique à mi-chemin entre l’enfance et le monde adulte, le sérieux et le ludique, le monde onirico-ludique de l’enfance et la réalité. Une forme de poésie et de légèreté qui frôle l’angoisse et la fragilité.
« Dans mes pièces, il n’y a plus un dehors et un dedans qu’on renverrait dos-à-dos mais bien une brèche ouverte entre l’intérieur et l’extérieur, une forme de spatialité imaginaire où tout serait possible. Cet univers Carrollien ne me quitte jamais et c’est dans cet « espace potentiel », spécifique à l’enfance selon Winnicott¹, que je puise mes sources. Pour moi, « le monde intermédiaire c’est l’art. L’art est le monde où l’objet n’est pas objectif. Le monde extérieur chez les enfants comme chez les écrivains est à l’extérieur non pas de leur corps mais de la chambre où ils disent qu’ils jouent alors qu’ils travaillent – où ils disent qu’ils travaillent alors qu’ils jouent. »² Ainsi, mon positionnement artistique consiste non pas à traverser un rideau qui séparerait le réel du monde imaginaire mais à m’y glisser, à en investir l’intérieur (comme le propose l’analyse d’Alice menée par Gilles Deleuze dans son essai Logique des sens) en vue d’inscrire mes interventions dans un espace mixte, tendu, confus, où la poésie et la légèreté frôlent l’angoisse et la fragilité.
Je réalise, d’autre part, toute une série de dessins que j’applique directement sur les murs (wall paintings). Ils racontent quelque chose de simple et de sensible sur l’humain ; ses dispositions à être actif ou pas, à travers des textes et des images en léger décalage pour créer une sorte de « décharge poétique ».
Laurent Suchy
1 : Donald Woods Winnicott, Jeu et réalité, L’espace potentiel, 1971, Paris, Gallimard, NRF, 1975.
2 : Pascal Guignard, Sordidissismes, Dernier royaume V, Paris, Grasset, 2005.