Margaux Moëllic

Margaux Moëllic est née en 1996 dans Les Yvelines. Elle vit et travaille à Nantes. Elle est diplômée de l’École supérieure des Beaux-arts de Nantes en 2021.

Mon processus débute par une longue recherche d’images sur Internet, dans les musées et les livres. Ces images croisent mythes, archétypes et symboles. Elles deviennent des outils pour regarder le monde, je les confronte à des récits contemporains ou à des événements médiatiques. Cette quête se poursuit à travers des collectes de matériaux. Je dresse ensuite des squelettes sur lesquels le plâtre, le bois ou le verre s’installent comme des peaux, des extensions de membres… La peinture reprend ce même processus.

Les gestes sont à l’image du sujet traité. Parfois doux, parfois violents, c’est avec force que la matière s’exprime, que les surfaces lisses du plâtre se craquellent, deviennent granuleuses, que la matière coule ou excède. Les sculptures sont parfois détruites, découpées et refaçonnées. L’identification du référent n’est pas évident. Le problème identitaire est lui-même posé. Des signes, comme des images fortement symboliques ou archétypales, donnent des pistes de lecture. Ces indices font appel à notre mémoire et à notre intuition. Au fil des œuvres un vocabulaire plastique s’installe, des formes et des gestes deviennent récurrents. Peintures et sculptures cohabitent, se rapportent l’une à l’autre.

Le corps, territoire intime et politique, est le lieu d’échange entre les signes et les informations perçues comme des affects, et des images produites en retour ou à rebours. Il garde en mémoire la trace continue de ce commerce. Les formes, ainsi incorporées restent comme disponibles. Je les active par l’intuition. À mesure que le théâtre des rapports (les rencontres, les confrontations et heurts, les résistances, les incorporations…) se constitue, une étrangeté émane des œuvres de ces êtres hybrides ; une étrangeté qui charrie quelque chose de la liberté acquise d’une surface à l’autre.