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Exposition

Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace

Exposition de Laurent Mazuy

Du 17 janvier 2015 au 21 février 2015

Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Laurent Mazuy
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons
Méditations colorées sur quelques sujets se rapportant à l’espace - Laurent Mazuy ©Sébastien Pons

« L’objet est tout entier abstrait.

Le travail de Laurent Mazuy parle de la couleur. Et pourtant est-ce là vraiment ce qui origine son travail ?

Il trace au crayon sur la toile une suite de lignes courbes qui divise et parcellarise une surface. Puis, il découpe les formes obtenues dans des papiers de couleurs de toutes natures constituant ainsi une sorte de mosaïque abstraite et baroque qu’il colle au support avec de la peinture en pleine pâte généreusement versée. La couleur liquide, à l’eau ou à l’huile, déborde souvent les contours de ce pourquoi elle est utilisée, livrant les possibles d’un dessin spontané aux surfaces libres à la marge du papier.

Ce premier process a aujourd’hui évolué, la marqueterie laisse place au simple déroulé de formes articulées entre elles de façon linéaire. L’objet, papier et peinture, est placé comme un élément indépendant au support, posé en quelque sorte.

A la réalisation, définie et organisée, suit un jeu incertain. La manipulation crée et entremêle les plans. Le déroulé de l’objet devient espace, espace fragmenté que le cheminement du regard énumère et recompose : les couleurs s’articulent dans la succession d’une suite de faits et de possibles incongrus.

L’œil coud et découd. C’est mat, satiné ou brillant, lisse ou rugueux, mou ou dur. La découpe est franche ou incertaine, c’est dessus, c’est dessous et tout autour.

Primaire, secondaire ou intermédiaire, chaude ou froide, fine ou épaisse, transparente ou opaque, la couleur est toujours aux prises avec la volonté de réfléchir une grammaire des surfaces.

Plusieurs idées sont ainsi serties, celle du nombre, celle de l’abouti et celle du narratif. Pourquoi ce trait, ce simple trait gravé sur la surface de ce qui nous est proposé. Attendre le paresseux moment qui prend forme dans le pli de la peinture dans l’organique de la chose. La couleur est pour l’artiste un outil de mesure, une unité de construction qu’il utilise tour à tour et simultanément avec l’idée ô combien pernicieuse et paradoxale de l’ornement. L’idée de la «belle peinture» est ici discutée, nourrie de références multiples et de clin d’œil à l’art décoratif du siècle des Lumières.
L’artiste illustre un instant généreux : être dans le désir de l’autre par l’intermédiaire d’un fait pictural qui se veut sans direction et sans directive. Créer un moment, un fragment de ce temps, une durée qui puisse ouvrir une succession de glissements et de passages, fondre le sourire et la grimace en un visage d’avant la parole.

Dans ses travaux récents, Laurent Mazuy associe à la composition «de papier et de peinture», une intrusion. Avec la série Repentir, l’articulation de forme, une fois achevée, est recouverte en partie par un repeint de la teinte de la toile préalablement apprêtée. Il s’agit de se remettre à l’ouvrage, il s’agit de redonner du dessin et de l’exactitude, déplacer ainsi la dimension organique de l’objet vers un effet de minéralité.

L’artiste change de dimension, il troque aujourd’hui le tableau pour le miroir. L’agencement coloré flotte ainsi pris entre deux dimensions, celle de la salle et de son reflet - Chez l’autre, dans le dédoublement de l’intime de celui qui accueille l’œuvre.

Le travail de Laurent Mazuy est discontinu. Le parcours où s’égrène la peinture n’est pas linéaire. L’artiste ne progresse pas, il conjugue et reprend les formes et les gestes qu’engendrent ses recherches. Il tourne autour de la question du tableau et construit un volume pictural au centre duquel à l’occasion de chaque exposition, il place le visiteur. »

Sébastien Pons, septembre 2013