Samuel Lalier

Samuel Lalier est né en 2000 à Paris. Il vit à Nantes et travaille entre Nantes, Paris et Berlin. Il obtient un diplôme national supérieur d’expression plastique à l’École des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire en 2023.

L’univers pictural de Samuel Lalier renvoie à la représentation d’une nature déchue, ébranlée et sous tension. Une certaine harmonie liée à une vision profondément dystopique semble s’y dégager. Ses peintures à l’huile sont immersives, elles proposent à l’oeil d’enquêter progressivement quant aux différents éléments végétaux représentés. S’entremêlant les uns aux autres au sein d’un épais brouillard.
Samuel Lalier considère la peinture comme un médium artistique permettant l’avènement du mystère intérieur de la toile. Le fait de peindre à l’envers de la toile, lui permet de jouer avec le textile, dont les couleurs traversent la maille. Produisant ainsi un fond qui semble parasité, tels des moisissures, en somme ; organique.
Samuel Lalier entreprend avant tout, de donner à voir cet étrange sentiment, propre au médium de la peinture et à sa matérialité. Son imagerie est tout de même inconsciemment influencée par les problèmes climatiques, au travers de la manière de figurer des végétaux parfois à bout de souffle, ainsi que par notre ère numérique, employant donc des couleurs très vives, voire même irritantes.
Pour Samuel Lalier, il s’agit de réemployer la représentation de la nature, en assumant la dimension dystopique qui la compose. L’atmosphère présente dans ses tableaux est déstabilisante et pourtant harmonieuse et reposante à certains égards. Le brouillard présent dans ses toiles, opère comme un filtre, exacerbant certains éléments de la toile. Sa palette de couleur, propre à l’univers numérique, comporte un fond abstrait qui transforme le tableau en une sorte d’écran, d’image - lumière révélée par la peinture à l’huile.
Les tableaux de Samuel Lalier témoignent d’une nature qui s’efface progressivement dans ce brouillard, comme happée dans les limbes, tout en parvenant à proposer au spectateur de ralentir, de donner à voir une temporalité autre, plus lente et relaxante, en contrepoint à nos sociétés ultra urbanisées et aseptisées.