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Artiste

Benjamin Ottoz

1 exposition

Benjamin Ottoz est né en 1984 à Crétail. Il travaille et vit à Bruxelles. Il obtient son diplôme national supérieur d’expression plastique à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nantes en 2009. Il continue ensuite ses études et obtient en 2011 un Master UFR Création et Étude des Arts Contemporains à Lille III sous la direction de recherche de Nathalie Delbard.

« Lors de ma première visite de l’atelier de Benjamin Ottoz, nous est apparu une madeleine commune, la saveur poétique et l’acuité sensorielle des écrits phénoménologiques du philosophe français Maurice Merleau-Ponty sur la peinture, sur l’expérience de la vision du point de vue du peintre comme du regardeur, sur l’énigme de la visibilité et sur la part tactile dans l’approche du visible. Il n’est pas une moindre évidence que la peinture d’Ottoz se propose comme une énigme visuelle. Un effet d’image semble s’imposer au prime abord, dans l’éclat graphique ou la fluidité chromatique de motifs de plis, semblables à des ensembles minéraux ou cristallins ou à des drapés mouillés et sensuels. Cet effet est ensuite déjoué par l’enquête oculaire que nous ne nous privons pas d’exercer en nous approchant des surfaces, en les scrutant jusque dans les moindres détails, de loin, de près, de face, de biais… Alors le poudroiement de l’acrylique pulvérisée se révèle, alors les réserves du papier se manifestent ponctuellement, alors les rapports dramatiques de contrastes et de reliefs perçus de loin s’estompent dans les dégradés de tons et la planéité de la surface.
Ce qui frappe dans les œuvres de Benjamin Ottoz est leur capacité à la fois à saisir et à retenir le regard, à susciter en nous une lente et profonde maturation réflexive et sensible de l’expérience esthétique qu’elles suscitent, de par leur ambiguïté et le trouble sensoriel qu’elles génèrent. Face à ces plis qui nous émeuvent par une sensualité, si ce n’est d’une érotique, des flux et des mouvements qui ont accompagné les processus de création des tableaux, nous sommes à notre tour émus et portés par ces « mouvements du désir » ou ces « effets de fluidification généralisée » dont parle l’historien de l’art Georges Didi-Huberman dans son livre Ninfa fluida. Essai sur le drapé désir, et qui nourrit l’imaginaire des dernières œuvres de Benjamin Ottoz. »

Extrait de Dans les plis de la peinture par Tristan Trémeau, critique d’art, commissaire d’exposition, docteur en histoire de l’art contemporain et professeur à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et à l’École supérieure d’art et de design de Tours.