Abel Jallais
1 exposition
16 Allée du Commandant Charcot
44000 Nantes
Du mercredi au samedi
De 14h à 19h et sur rendez-vous
1 exposition
Abel Jallais est né 1992 à Paris. Il vit et travaille à Bruxelles. Il obtient son diplôme national supérieur d’expression plastique à l’École supérieure d’art et de design TALM en 2015 et un Master à finalité spécialisée céramique à L’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre en 2018.
Ses recherches et sculptures se situent autour de la question du vestige, de l’objet oublié ayant perdu sa fonction, créant de nouvelles narrations. Les formes qu’il crée sont souvent pensées comme des systèmes en attente d’activation, ou des archéologies du futur.
En effet, la céramique a accompagné nos civilisations tout au long de leur histoire. Elle a façonné nos habitats et est devenue le témoin silencieux de notre patrimoine collectif. À l’ère de l’anthropocène, la nécessité d’interroger nos futurs vestiges se fait pressante. Les sculptures qu’il façonne sont des objets fictifs, insituables, indatables, sont bloqués entre deux mondes, archaïque et industriel, et leurs fonctions sont floues, comme oubliées. Le façonnage à la main vient mettre en tension des formes à première vue standardisées. Apparaissant alors comme des reliques d’une civilisation tombée dans l’absurde. Leur seul sens est d’en fictionner les usages. La céramique appelle la fonction. Mais pourquoi persister à produire des objets alors que notre monde en est saturé ?
C’est le face à face avec un objet étrange qui l’attire et l’expérience qui en découle. On a tous un jour été confrontés à un outil inconnu au fond d’un tiroir dont l’usage reste à définir. L’objet devient alors une forme libre d’interprétation, générant un dialogue entre lui et l’observateur. L’énigme de cette forme devient un territoire fictionnel à explorer et légitime au regard du spectateur la création de ces hybrides. Partant du principe que nous regardons souvent les objets pour la fonction qu’ils remplissent, dès lors que l’on brouille les pistes sur l’utilité première, l’objet redevient une forme abstraite. La quête de compréhension devient un moyen de rentrer en contact direct avec le volume. Sa pratique prend ses racines dans cet univers anachronique, faisant des allers-retours entre un monde primitif et contemporain. Toutes ces sculptures font office d’objet témoin, façonnées dans une matière fossile qu’est l’argile.